Stèles des fossés de la citadelle

Stèles des fossés de la citadelle

Environ 120 personnes sont décédées durant le siège de Bitche, le plus long de la guerre franco-prussienne de 1870-71. Ces victimes sont toutes autant françaises qu’allemandes, civiles et militaires. Toutefois, le nombre de victimes civiles est assez faible, six pour toute la population de Bitche, selon le journal de siège du colonel Teyssier. Ce chiffre paraît surprenant, au regard du pilonnage intensif de l‘artillerie bavaroise. Les actes d’état-civil ne mentionnant pas les causes de décès, il est compliqué d’identifier formellement les victimes civiles.

 Les victimes militaires ont quant à elles été inhumées dans des tombes collectives et/ou anonymes. Le nombre de militaires français décédés à Bitche s’élève à 90, dont neuf tués dans la citadelle. Ces neuf soldats ont été enterrés dans les fossés de la Petite et de la Grosse-Tête. Un ordre du 8 août 1870, soit au tout début du siège de la citadelle, mentionne que « des ordres sont donnés pour que le sergent Galey soit enterré dans l’un des fossés du château. ».  En plus du sergent au 61e RI Galey ont été enterrés :

- le soldat au 86e RI Toureille, décédé le 12 septembre 1870 ;

- le soldat au 86e RI Bourguignon, décédé le 12 septembre 1870 ;

- le préposé aux douanes Chemberger, décédé le 12 septembre 1870 ;

- le préposé aux douanes Beaugrand, décédé le 12 septembre 1870 ;

- le canonnier au 20e RA Michel Laheurte, décédé le 15 septembre 1870 ;

- le canonnier au 20e RA Gonce, décédé le 15 septembre 1870 ;

- le maréchal des logis au 20e RA Aubert, décédé le 16 septembre 1870 ;

- le sous-chef artificier Nicolas Poirson, décédé le 20 septembre 1870.

La guerre finie, Bitche et la citadelle sont intégrés au jeune empire allemand. Les soldats allemands vont honorer la mémoire des soldats français morts durant le siège, en installant des stèles dans les fossés de la Petit et de la Grosse-Tête qui portent la mention « Französische Krieger 1870-71, et par l’apposition d’une plaque commémorative sur la chapelle, qui rappelle le nom des soldats tombés durant le siège.