Cimetière civil : monument Zimmer
Environ 120 personnes sont décédées durant le siège de Bitche, le plus long de la guerre franco-prussienne de 1870-71. Ces victimes sont toutes autant françaises qu’allemandes, civiles et militaires. Toutefois, le nombre de victimes civiles est assez faible, six pour toute la population de Bitche, selon le journal de siège du colonel Teyssier. Ce chiffre paraît surprenant, au regard du pilonnage intensif de l‘artillerie bavaroise. Les actes d’état-civil ne mentionnant pas les causes de décès, il est compliqué d’identifier formellement les victimes civiles.
Les victimes militaires ont quant à elles été inhumées dans des tombes collectives et/ou anonymes. Le nombre de militaires français décédés à Bitche s’élève à 90, dont neuf tués dans la citadelle. Si les malheureux tués dans la citadelle ont été enterrés dans les fossés de la forteresse, les soldats tués lors des sorties de la garnison ou lors des bombardements ont été inhumés au cimetière civil de la ville. Il en va probablement de même pour les soldats décédés à l’hôpital militaire, aujourd’hui la médiathèque Joseph Schaefer. Le cimetière militaire Saint-Sébastien, proche du fort éponyme, n’a pas été utilisé car inaccessible durant le siège. Ainsi, plusieurs monuments et tombes relatives au siège de 1870-71 se trouvent au cimetière civil de la ville de Bitche.
Deux monuments aux morts du siège s'élèvent dans le cimetière. Celui qui nous intéresse ici est plus haut dans le cimetière. Il a été édifié grâce à un don de 12.000 francs d’un certain Charles Zimmer d’Agincourt (Meurthe-et-Moselle). Plusieurs articles de presse de septembre 1913 évoquent l’élévation de ce monument et du don de Charles Zimmer, présenté comme le petit-fils d’un des défenseurs de la place. Cependant, le monument n’a dû être construit qu’après la Première Guerre mondiale, lorsque Bitche redevient française.