Cimetière civil : tombe du général Trumelet-Faber

Lieutenant-colonel Trumelet-Faber

Parmi les quarante-deux généraux « morts pour la France » au cours de la Première Guerre mondiale se trouve un Bitchois, le général Trumelet-Faber.

Gustave Trumelet Faber est né à Bitche en 1852. En 1870, il a 18 ans et est décidé à mettre son patriotisme, son courage et ses connaissances à contribution. Engagé comme franc-tireur, il est chargé par Teyssier d’aller recueillir des informations par-delà les lignes ennemies. Manquant d’être arrêté à Volmunster, il est finalement cueilli et compromis par les Bavarois en tentant de rentrer à Bitche après un passage par Eguelshardt. Sa robustesse et son audace lui permettent néanmoins de s’évader et ainsi de rejoindre le commandant de la place pour lui livrer les précieux renseignements collectés. Reconnu pour sa bravoure, il accompagne le capitaine Baron jusqu’à Tours et rejoint le 10e régiment d’infanterie comme sous-lieutenant.

Sa carrière d'officier se déroule essentiellement en Indochine et en Afrique du Nord. Général de brigade en 1909, Trumelet-Faber passe au cadre de réserve en avril 1914. Il reprend du service au début de la guerre et commande la 162e brigade d'infanterie territoriale. Il prend le commandement de la 81e division d'infanterie territoriale en octobre 1914 mais il est grièvement blessé par un obus le 7 novembre à Oost-Duinkerke (Belgique).

Grand officier de la Légion d'honneur le 11 décembre 1914, il décède des suites de ses blessures à Paris (Hôpital d’Écosse), le 11 avril 1916. Après une cérémonie solennelle en l'église Saint-Thomas d'Aquin, le général est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

En novembre 1920, sa veuve écrit au maire de Bitche : « Ce fut le désir de toute son existence -désir exprimé d'ailleurs dans ses dernières volontés- de reposer à Bitche, sa ville natale, dans cette terre de Lorraine pour la cause de laquelle il a lutté sans cesse, pour laquelle courageusement, héroïquement il a donné sa vie ». Le général a acquis, à cet effet, un caveau au cimetière communal, jouxtant celui de ses grands-parents maternels mais, pour que ce souhait soit exhaussé, il a fallu attendre la victoire mais surtout la levée, en juillet 1920, de l'interdiction du transfert des corps des soldats « morts pour la France » décrétée en 1914. L’État a pris en charge les frais de transport mais les formalités administratives ont été très longues et la ré-inhumation à Bitche n'a eu lieu que le 17 mai 1922.